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Apprendre la 3D en vidéo

C’est le milieu de l’été, je suis surbooké de taf’ et je n’ai vraiment pas la motivation de me creuser la tête pour savoir sous quel angle je vais vous présenter une œuvre que j’ai trouvé intéressante pour une raison X ou Y, alors pourquoi ne pas partager les diverses ressources artistiques que j’ai glané au cours des derniers mois ? Les habitués de ce blog savent que je travaille comme graphiste en freelance sur du print et de la 3D. Or, comme les secteurs liés à l’informatique évoluent constamment, il faut bien se tenir à jour de ces évolutions pour offrir les meilleures performances tant en rapidité d’exécution qu’en qualité du produit final – en bref, pour rester compétitif…

Voilà pourquoi je me retrouve plus ou moins régulièrement à arpenter la toile pour voir ce qu’elle a à offrir dans les domaines qui me concernent et dans l’espoir d’en retenir un truc ou deux. La popularité croissante de Youtube et surtout cette possibilité que donne ce support de s’exprimer sur tous les sujets en font un lieu de choix pour y chercher toutes sortes d’infos plus ou moins utiles selon votre niveau de maîtrise préalable du domaine concerné. Par conséquent, je ne vous parlerais pas ici de ces didacticiels d’étudiants, ou pire d’amateurs, en mal de considération et qui enregistrent leur dernière expérimentation en général plutôt douteuse.

Au contraire, je vais évoquer des chaînes tenues par des professionnels pour un public aspirant à le devenir lui-même et donc assez exigeant. Vous ne trouverez donc pas sur ces chaînes de quoi bidouiller un effet peut-être sympa à montrer aux parents ou aux copains mais pas forcément convaincant pour une clientèle qui cherche un prestataire sérieux. Pour autant, même un débutant y trouvera les bases nécessaires pour commencer un apprentissage non seulement plus que solide mais surtout gratuit : à une époque où la moindre formation valable affiche un prix à quatre chiffres, de telles ressources peuvent s’avérer très précieuses.

Arrimus 3D

Je commence par une pure brute épaisse. Ce type modélise comme un dieu aussi bien sur 3DS Max que ZBrush, fait des rendus de fous avec V-Ray, connaît les scripts open source les plus utiles, explique le pourquoi du comment il faut utiliser telle technique ou tel outil dans tel ou tel contexte, et par dessus le marché offre même certaines de ses créations pour qu’on puisse les examiner en détail histoire de voir de plus prés comment il opère sa magie. Il lui arrive même de répondre à des demandes personnelles de la part de ses followers qui se retrouvent bloqués sur un problème particulier. Bref, non seulement c’est un maître du domaine mais en plus il est très sympa. Ses toutes premières vidéos présentent les diverses fonctions de 3DS Max pour ceux d’entre vous qui commencent de zéro.

Si vous souhaitez apprendre la 3D orientée industrie du divertissement (jeux, films, effets spéciaux, etc.), Arrimus 3D est l’adresse incontournable.

Denis Keman

Peut-être pas aussi bon qu’Arrimus 3D sur le plan technique mais meilleur pédagogue, de mon point de vue du moins, Denis est avant tout un faiseur. En d’autres termes, il s’adresse plutôt à un public qui connaît déjà les bases de 3DS Max, au moins un peu, et qui en voyant un maître à l’œuvre trouvera l’occasion de développer ses skills en un temps record – et si vous ne connaissez pas les bases du logiciel, ou mal, il vous suffit de l’observer travailler pour savoir où trouver la fonction dont vous avez besoin. Ses vidéos se concentrent sur des problèmes concrets et des projets bien réels tout en expliquant ses choix et son workflow afin de mêler la théorie et la pratique en un tout cohérent dépourvu de bourrage de crâne rébarbatif.

Si vous envisagez une carrière dans la visualisation architecturale ou tout autre domaine ancré dans le réel, Denis Keman est le tuteur qu’il vous faut.

Et d’autres…

En vrac, quelques autres adresses que je n’ai pas eu le temps d’examiner en détail et sur lesquelles je ne pourrais pas parler abondamment mais qui valent plus qu’un simple coup d’œil :

3DSMax Tube

ChamferZone

Training 3ds max

 

Vagabond

Pale Cocoon

Jaquette DVD de l'édition française de l'anime Pale Cocoon

Il y a si longtemps que les survivants de la catastrophe vivent dans la colonie souterraine que plus personne ne sait rien du monde d’avant, alors des sections spéciales analysent les archives retrouvées pour tenter de reconstituer le puzzle du passé. Ce travail fascine Ura, qui lui dédie bien plus de temps que ce qu’il doit, au contraire de nombre de ses collègues pour lesquels cette tâche ne présente plus aucun sens, au point que le département de recherche se vide toujours plus. Un jour, Ura découvre un document mystérieux… 

Quel sens donner aux images d’un passé révolu et que, par définition, on ne comprend plus ? Non les images créées par des spécialistes du domaine, qui choisissent avec soin leur sujet et la manière de le présenter en influençant ainsi la perception du spectateur, mais celle issues de la vie de tous les jours et qu’on montre dans leur forme la plus brute, sans aucun prisme interprétatif. On pourrait penser la question résolue depuis longtemps par les historiens, et pour autant qu’une telle problématique puisse vraiment l’être un jour, mais alors que les moyens de fixer le présent se généralisent toujours plus dans la vie quotidienne, par l’intermédiaire des téléphones portables en particulier, ce questionnement prend soudain une valeur inattendue.

À dire vrai, de tels documents, que peuvent à présent produire n’importe qui et pas seulement des gens assez haut placés dans la hiérarchie sociale pour utiliser des instruments bien coûteux il y a encore peu, de telles archives permettront sans nul doute aux chercheurs de demain de disposer de données bien plus informatives que celles d’hier. La technologie, encore une fois, rendra possible une évolution de la pensée, en l’occurrence à travers la possibilité pour chacun de témoigner à sa manière de ce qu’il a vécu, et ce d’une manière beaucoup plus objective que si la personne concernée décidait d’évoquer ses ressentis, c’est-à-dire d’influencer la perception du spectateur comme évoqué ci-dessus. Comme toujours, le progrès prend les formes les plus surprenantes…

Bien sûr, nombre de ces témoignages involontaires se recouperont, voire se superposeront en finissant ainsi par donner une impression de répétition, pour ne pas dire de radotage. Loin de devenir une source d’ennui, ils pourront constituer une base statistique à partir de laquelle on pourra envisager de représenter le passé par des données chiffrées, du moins dans des proportions telles qu’on ne l’a encore jamais vu. Je ne digresse pas tant que ça puisque ce qu’on trouve à la base de Pale Cocoon, outre les mises en garde à présent bien classiques concernant les dérives de la technologie et les préoccupations écologiques, parmi d’autres sujets tout aussi intéressants, consiste bien à savoir comment on peut sonder hier pour tenter de comprendre aujourd’hui et ainsi donner forme à demain.

Bien plus qu’un avertissement sur les dangers d’une science devenue hors de contrôle, un autre thème typique de la culture populaire japonaise d’après-guerre et qui tend à une certaine redondance, ce court-métrage se veut surtout une réflexion sur l’histoire et sur la manière dont chacun y joue son rôle, y compris une fois le rideau tombé pour toujours.

Récompense :

Prix du meilleur scénario au Sapporo International Short Film Festival and Market en 2006.

Pale Cocoon, Yasuhiro Yoshiura, 2006
Dybex, 2008
23 minutes, env. 10 €

Umi Kara no Shisha

About the Girl

Le Rêve européen

European Dream (copyrighted)

Star Stealing Prince

Visuel de promotion du jeu vidéo Star Stealing PrinceDans le royaume aux neiges éternelles de Sabine, la paix règne grâce à la seule présence du prince qui veille sur son peuple. Pourtant, ses nuits sont souvent agitées du même cauchemar où une silhouette sombre menace d’assassiner la jeune prisonnière d’une tour située non loin.

Bien déterminé à venir en aide à la jeune fille, le prince s’aventure seul dans les neiges sans fin hantées par les esprits des morts. Il ignore encore que l’aventure dans laquelle il se lance lui fera découvrir sur son passé familial, ses origines ainsi que son destin bien des faits qu’il aurait préféré ne jamais savoir… Mais aussi qu’il réveillera sans le vouloir des forces obscures qui menaceront tout le royaume de Sabine : c’est bien là le prix du péché à expier après tout – mais à qui en revient la faute originelle ?

Souvent présenté comme le pendant moderne des légendes médiévales et des récits mythologiques (1), le genre de la fantasy présente néanmoins une différence de taille avec les précédents en ce qui concerne la place donnée à la magie et à l’action en général : peut-être influencée par des productions bien plus contemporaines et plus axées sur les visuels que les aspects littéraires, comme le cinéma et la BD, la fantasy tend souvent à une certaine surenchère en effets spéciaux qui, à l’instar des blockbusters, ne parvient qu’avec difficulté à dissimuler une certaine vacuité de fond. La substance du rêve, du merveilleux – au sens classique du terme – et l’invitation au voyage, extérieur comme intérieur, que suscitent des textes plus anciens en semblent absents.

Screenshot du jeu vidéo Star Stealing PrincePour cette raison, beaucoup voit dans la fantasy une sorte de succédané, un ersatz des légendes d’antan qui, il vaut de le souligner, ne furent pas la plupart du temps écrites par une seule personne isolée mais au contraire le fruit d’une tradition orale qui à chaque nouvelle génération enrichissait le récit de départ avec de nouvelles idées et thèmes, au point d’en faire après un certain temps d’une telle maturation une œuvre bien plus profonde qu’un auteur isolé aurait pu espérer obtenir pendant la seule durée de sa propre vie. Formulé autrement, en empruntant leur substance tant littéraire qu’intellectuelle à des mythes plus anciens et donc fondateurs, ces fables s’assuraient ainsi l’éternité, faute d’un meilleur terme.

Star Stealing Prince s’abreuve aux mêmes sources, les contes et légendes traditionnels, qu’il transforme juste ce qu’il faut pour que leur substance apparaisse moins que ce qu’elle se fait ressentir – signe évident de cette subtilité d’esprit qui différencie les véritables œuvres littéraires des autres. Voilà pourquoi ce récit consiste bien moins au final en une invitation à l’épopée, avec tout ce que ce terme peut supposer de grand spectacle racoleur, que d’une autre balade en féérie, ou du moins une terre tout à fait semblable, ce qui n’a pas de prix, en tous cas pour ceux d’entre nous biberonnés aux épopées arthuriennes et autres Branches du Mabinogi, parmi d’innombrables récits des folklores d’Europe.

Screenshot du jeu vidéo Star Stealing PrinceBien sûr, les plus tatillons ne manqueront pas de souligner que le récit, parfois, s’égare dans des directions inutiles, ou bien qu’il ne résout pas tous les mystères qu’il pose, ou encore que certains détails de la narration semblent en contredire d’autres. On en trouve des comme ça, qui s’attachent bien plus aux apparences que ce qu’elles convoient – ces ressentis et ces émotions qui font la substance des Arts et des Lettres. D’autres lui reprocheront de se montrer trop directif, de ne laisser que bien trop peu de place aux choix du joueur, en oubliant par là même qu’un écrivain reste avant tout un tyran : on le suit ou pas mais il demeure le maître de son univers, de son rêve, de son jeu – et ceux-là ne se partagent pas toujours facilement…

Enfin, il y a ceux-là, les plus tristes certainement, qui diront qu’un titre conçu sur RPG Maker ne peut, de fait, rien proposer d’intéressant, comme si le flacon comptait plus que l’ivresse ; il n’y a hélas rien à leur répondre, sauf peut-être en leur suggérant des réalisations dignes d’intérêt – comme Star Stealing Prince, justement… Pour les autres, tous les autres, il reste une œuvre bien assez unique en son genre et tout à fait admirable sous de nombreux aspects, qu’aucun esprit curieux ne saurait manquer.

Et comme en plus de ça, c’est gratuit, vous n’avez vraiment aucune raison de passer à côté…

(1) Marc Duveau, L’Épopée fantastique, introduction à La Citadelle écarlate (Pocket, coll. Le Livre d’or de la science-fiction n° 5055, 1979, ISBN : 978-2-266-00758-0).

Notes :

Ceux d’entre vous qui seront tombés sous le charme de Star Stealing Prince pourront poursuivre la balade à travers sa suite officielle, Ephemeral Prince, un web novel qui fait suite à chacune des deux fins du jeu original.

Star Stealing Prince remporta en 2013 pas moins de huit Misaos, la distinction de référence dans la communauté RPG Maker, dont celui de Jeu de l’Année.

Star Stealing Prince
Ronove, 2012
Windows

– le site officiel de Star Stealing Prince
– la page du jeu sur TV Tropes

Le Projet : Trailer + Demo = Greenlight

Title_Cover_128Ça aura pris plus de temps que prévu parce que les choses se passent souvent ainsi, surtout quand on mène un projet en solo sur un moteur dont on ne sait presque rien, mais en tous cas l’objectif est rempli : comme indiqué dans le titre de l’article, la démo de mon jeu vidéo de rôle se trouve désormais disponible au téléchargement.

Alors, de quoi s’agit-il ? Chronicles of the Crystal Wars vous place dans la peau d’un jeune soldat sur le continent volant de Celestia, qui doit se rendre à la surface du monde, sous la Mer des Nuages, pour y récupérer de quoi alimenter le système qui permet à son royaume de rester hors de portée du Miasme, une ancienne malédiction qui détruisit jadis le monde en forçant du même coup ses lointains ancêtres à émigrer sur l’île dans le ciel – mais cette quête déclenchera des événements qui menaceront tout ce qui lui est cher…

Bien sûr, COTCW a son propre devblog ainsi que sa page FB et son compte Twitter mais aussi son entrée sur IndieDB : vous trouverez sur le premier tous les médias disponibles (artworks, screenshots, trailer, etc.) ainsi que des détails supplémentaires sur l’univers et le récit, mais surtout les liens de téléchargement de la démo qui propose pas moins de deux heures de jeu ; il y a aussi une (courte) liste de talents dont j’aurais bien besoin pour un coup de main : le projet étant commercial, je partagerais tous les revenus.

Et comme indiqué dans le titre de l’article, le projet se trouve aussi sur Greenlight où il saura utiliser toute l’aide que vous pourrez lui offrir…

Pheus and Mor

Pheus_and_MorPeut-être en raison de son emphase sur le divertissement et la distraction, le jeu vidéo n’aborde presque jamais des thématiques graves et encore moins douloureuses. Il en découle des récits souvent simples, dont les protagonistes présentent peu de caractère voire pas du tout, et à la charge émotionnelle pour le moins réduite si ce n’est inexistante. Hormis pour le tout dernier aspect que je viens d’évoquer, celui de l’émotion, un élément qui atteint ici des sommets, Pheus and Mor correspond tout à fait à cette description succincte – comme quoi on peut faire simple et court sans oublier ce qui reste le principal objet de l’Art…

Pour le reste, il s’agit d’un titre sans prétention aucune, aux mécaniques sommaires mais néanmoins accrocheuses et illustrées par une réalisation tant picturale que musicale à l’efficacité redoutable. Votre but ? Guider le jeune Pheus et son chien Mor à travers 10 niveaux où votre astuce comptera plus que votre dextérité, et ceci afin de savoir pourquoi nos deux héros se trouvent prisonniers de ce monde aussi étrange que dangereux.

Si la perspective de devoir sortir votre mouchoir à la fin de la partie ne vous effraie pas…

C’est sur Kongregate que ça se passe…

Rain Town


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