Posts Tagged 'peintures et dessins'

Sur les murs de Bruxelles…

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Peinture murale sur un immeuble de Bruxelles

Les Sous-sols du Révolu

Couverture de la première édition de la BD Les Sous-sols du Révolu : Extraits du journal d'un expertEudes Le Volumeur, expert, est mandaté pour étudier et répertorier le Fonds du Musée. Quel Musée ? On l’ignore. Ou plutôt, on en a oublié le nom. Le Musée du Révolu, mais aussi Le Voulu démesuré, ou bien L’Œuvre du muselé, ou encore Le Seul mou du rêve, ce nom importe assez peu à vrai dire. Toujours est-il que Le Volumeur lui consacrera le restant de ses jours mais sans parvenir à achever sa tâche.

Cet ouvrage rassemble les épisodes les plus marquants de son expertise au sein d’un édifice devenu si vaste au cours des siècles que ses limites ne peuvent plus être définies avec précision, dans le temps comme dans l’espace, et dont le contenu se montre bien à la hauteur de son contenant.

Voire même un peu plus…

Planche intérieure de la BD Les Sous-sols du RévoluQuiconque connaît assez le média de la narration graphique sait combien il ne démérite pas son nom de Neuvième Art. Combiner de manière heureuse les images et les textes écrits, en effet, exige une maîtrise de son sujet qui correspond bien sûr à ce qu’on appelle du talent, au sens large du terme. Pour cette raison, on s’étonne assez peu de voir une BD toute entière bâtie autour d’un de ces temples intégralement voués aux Arts picturaux, quelles que soient les formes qu’adoptent ces derniers : une telle convergence s’avère en fait assez attendue. Ce qu’ont d’ailleurs très bien compris les instances du musée du Louvre puisque cet album de Marc-Antoine Mathieu fut dessiné à leur demande.

Planche intérieure de la BD Les Sous-sols du RévoluLes Sous-sols du Révolu : Extraits du journal d’un expert s’affirme donc comme un ode à l’Art, du plus classique au plus moderne et du plus ancien au plus contemporain, mais à travers un récit d’ordre métaphorique et aux accents assez fantasmagoriques, où le réel se voit travesti juste ce qu’il faut pour que son essence transparaisse sous son apparence. Ce qui n’est jamais qu’une définition comme une autre de l’Art, justement. Or, cette discipline comprend un nombre incalculable d’œuvres, de sorte que l’expertise de Le Volumeur prend assez vite l’allure d’une odyssée sans fin au tréfonds de galeries, de dépôts et d’ateliers tous plus vastes, profonds et obscurs les uns que les autres.

Les rencontres successives qu’il y fera avec divers maîtres des lieux bouleverseront peu à peu sa vision de la chose artistique, mais sans qu’il parvienne à la compléter pour autant : si de toutes manières le sujet est bien trop vaste pour qu’il ait pu y parvenir dans le laps de temps d’une vie entière, au moins l’expert ne sera-t-il pas demeuré une bûche mentale durant tout ce temps.

Et le lecteur non plus, d’ailleurs, ce qui suffit bien à recommander très chaudement cet ouvrage pour le moins atypique : qui sait, il pourrait vous donner envie d’aller visiter un jour l’édifice réel qui l’a inspiré…

Planche intérieure de la BD Les Sous-sols du Révolu

Les Sous-sols du Révolu : Extraits du journal d’un expert, Marc-Antoine Mathieu
Futuropolis & Musée du Louvre Éditions, octobre 2006
60 pages, env. 16 €, ISBN : 978-2-754-80050-1

– un site d’admirateur sur Marc-Antoine Mathieu
– d’autres avis : Culturofil, Carnets de Sel, Me, myself and I, L’Antichambre

L’Asile d’Arkham

Couverture de la dernière édition française du comics L'Asile d'ArkhamLe commissaire Gordon appelle Batman en urgence. Les patients de l’asile d’Arkham ont pris le contrôle de l’établissement psychiatrique et tiennent le personnel en otage. Ils veulent parler à Batman en personne. Quand le justicier se rend à l’asile, il comprend vite que son vieil ennemi l’a fait venir pour lui démontrer qu’il est aussi fou qu’eux. Pourtant, une autre présence sévit ici, un fantôme aussi ancien que l’hôpital lui-même et auquel personne ne croit vraiment mais dont la magie sait se montrer puissante.

Ce qui va très bien à un asile, d’ailleurs : magie, après tout, rime bien avec folie…

Planche intérieure de la première édition française du comics L'Asile d'ArkhamLe milieu des années 80 vit un succès inattendu du personnage de Batman. Presque cinquantenaire à l’époque, il ne brillait pas particulièrement parmi ses pairs hormis par son ancienneté qui lui garantissait une certaine popularité, mais le travail de Frank Miller sur Batman: The Dark Knight Returns (1986) lui donna une stature aussi unique qu’innovante : avec son protagoniste principal sombre, tourmenté et violent dans un futur proche à l’agonie, cette œuvre démontait surtout le genre super héros à travers une critique acerbe de l’Amérique de Reagan (1911-2004) ; depuis, cette représentation du personnage de Batman est devenue le standard dont s’inspirent les principaux auteurs qui reprennent le personnage.

Planche intérieure de la première édition française du comics L'Asile d'ArkhamMais aussi, en tant que succès à la fois public et critique, Dark Knight devint la principale raison derrière l’intérêt de Hollywood pour la licence : voilà comment le Batman (1989) de Tim Burton vit le jour et engendra la série de films qui se poursuit encore de nos jours, avec plus ou moins de bonheur. Mais DC Comics se montrant bien sûr désireux de rentabiliser sa propre licence du personnage, cette réalisation s’accompagna aussi de plusieurs autres créations sur le média original de Batman, soit la narration graphique. Voilà comment on vit arriver en assez peu de temps un nombre conséquent de titres à l’intérêt pour le moins variable… L’Asile d’Arkham, aussi connu en France sous le titre Les Fous d’Arkham, compte parmi ceux-là.

Planche intérieure de la première édition française du comics L'Asile d'ArkhamCette œuvre nous intéresse surtout pour ses graphismes hors norme car, en dépit de ses qualités narratives certaines, son scénario ne parvient hélas pas à se détacher vraiment de l’influence de Dark Knight – pour la relation malsaine qui unit Batman au Joker – ou, peut-être plus inattendue, de Watchmen (Alan Moore & Dave Gibbons ; 1986) – pour des éléments tels que le test de Rorschach – ; quant à la folie de Batman, qui sert de thème sous-jacent à ce récit, elle avait à l’époque déjà été démontrée dans le récit court The Killing Joke (Alan Moore & Brian Bolland ; 1988) et ne présentait donc rien de nouveau – sans oublier que se déguiser d’un costume de collants pour partir tabasser les criminels est le signe évident d’un trouble mental…

Planche intérieure de la première édition française du comics L'Asile d'ArkhamPourtant, cette partie graphique ne présente pas autant d’innovations que ce que l’avancent certains commentateurs. Ceux-là, en effet, donnent l’assez nette impression d’oublier le remarquable travail de Bill Sienkiewicz, et notamment sur le récit court Elektra (1986) dont il illustra le scénario écrit par Frank Miller – encore lui. La différence principale tient dans ce que Sienkiewicz ne recourait presque pas du tout à la photographie comme élément de départ, au contraire de Dave McKean dans L’Asile d’Arkham d’abord puis dans l’ensemble de son travail. Pour le reste, on trouve chez l’un comme chez l’autre des techniques plus liées aux arts plastiques qu’au dessin proprement dit : c’est en fait l’expérimentation qui caractérise leur œuvre.

Planche intérieure de la première édition française du comics L'Asile d'ArkhamPour cette raison, ne vous attendez pas à trouver ici quel que réalisme que ce soit, car tout y est une question de ressenti induit par des images ; or, les limites du réalisme à cet effet restent bien connues. Voilà comment de pures émotions exsudent de toutes ces photos, ces collages, ces crayonnés, ces peintures,… Mais aussi de leurs découpages, leurs juxtapositions, leurs chevauchements,… McKean joue avec les techniques et les styles pour illustrer la dégénérescence de la folie et la démesure toute gothique de l’asile d’Arkham, à travers des clairs-obscurs et des perspectives accentuées, des proportions faussées et des poses exagérées, des cadrages serrés et des effets de flou…

Et de cet attachement affectif que déclenchent ces images chez le lecteur se dégagent des impressions, des interprétations, des idées parfois : voilà pourquoi on trouve aisément dans L’Asile d’Arkham ce qui ne s’y trouve pas. C’est la force des images et de ce qu’elles peuvent suggérer – ou alors, on veut simplement donner du sens à ce qu’on aime…

Ce qui, dans ce cas précis, s’avère assez improductif : cette œuvre, en réalité, reste plutôt vide. Du moins sur le plan des idées, car sur celui du graphisme, par contre, c’est une expérience inoubliable.

Planche intérieure de la première édition française du comics L'Asile d'Arkham

Adaptations :

L’épisode Procès de la série TV animée Batman (Bruce Timm & Eric Radomski ; 1992) reprend des éléments de L’Asile d’Arkham.

Le jeu vidéo Batman: Arkham Asylum (Rocksteady Studios ; 2009) présente une trame comparable.

L’Asile d’Arkham (Batman – Arkham Asylum), G. Morrison & D. McKean, 1989
Panini Comics, collection Dc Icons, juin 2010
144 pages, env. 18 €, ISBN : 978-2-8094-1344-1

– la fiche de l’album sur le site de Panini Comics
– d’autres avis : Scifi-Universe, Silence je blog, Science-Fiction Magazine

L’Art fantastique de Wojtek Siudmak

Portrait photo du peintre polonais Wojtek SiudmakNé  en octobre 1942 à Wielun, Pologne, Wojtek Siudmak commence ses études en Arts plastiques dès le collège avant d’intégrer l’Académie des Beaux-Arts de Varsovie en 1961, un cursus qu’il poursuit jusqu’à sa venue en France en 1966 où il fréquente l’École nationale supérieure des Beaux Arts de Paris en 1967 et 1968.

Sa carrière prend un essor inattendu dans les années 70 où, entre deux expositions et une affiche pour le Festival de Cannes de 1977, il commence à travailler pour diverses maisons d’édition spécialisées dans les genres de l’Imaginaire, et en particulier la science-fiction et la fantasy. À l’instar de nombreux autres artistes de l’époque, Siudmak utilise ce chemin détourné pour explorer les moindres recoins de la voie qu’il s’est choisie, une expression à travers la peinture qu’il appelle « hyperréalisme fantastique » ; ainsi, ses toiles trouvent vite un écho naturel chez Jacques Goimard, alors directeur de la collection science-fiction chez Presses Pocket dont il illustre tous les numéros.

Peinture de Wojtek Siudmak

Peinture de Wojtek Siudmak

Pourtant, sa production sort régulièrement du registre de l’illustration et ses œuvres connaissent souvent une diffusion mondiale sous forme d’affiches pour le cinéma, le théâtre et les musées, mais aussi comme supports d’annonces à des manifestations aussi prestigieuses que le Festival international de Paris du film fantastique et de science-fiction (1973-1989) ou bien le Festival du Marais (1961-1993), ou encore le Festival des films du monde de Montréal, parmi d’autres. Depuis 1988, cet éventail de recherches et de productions se voit exposé dans de nombreuses galeries d’art d’Europe, mais aussi d’autres pays du monde, en donnant ainsi au travail de Siudmak une forme d’universalité à travers les peuples comme à travers les âges.

Peinture de Wojtek Siudmak

Peinture de Wojtek Siudmak

Il faut dire aussi que son inspiration puise à des sources voisines de celles de surréalistes comme René Magritte (1898-1967) ou Paul Delvaux (1897-1994), et surtout le toujours difficile à classer Salvador Dalí (1904-1989), en autorisant ainsi ses toiles à parler directement au cœur du spectateur – soit là où il est le plus faible. Mais il se place aussi dans une mouvance du réalisme fantastique proche d’auteurs comme M. C. Escher (1898-1972), Max Klinger (1857-1920) ou Leonor Fini (1908-1996), entre autres. Ainsi, une œuvre de Siudmak s’affirme toujours comme une invitation au rêve, au voyage immobile vers des contrées faites d’esprit et de songe mais où rien ne s’avère jamais complétement innocent…

Peinture de Wojtek Siudmak

Peinture de Wojtek Siudmak

Bien des reproductions de ses œuvres vous attendent sur son site web avec de nombreux autres travaux, tels qu’esquisses et dessins mais aussi sculptures, alors ne vous faites pas prier…

L’Art Fantastique de Wojtek Siudmak
Éditions du Cygne & Medeis, 1978-2000
Six albums parus, env. 40 € le volume

Victor Molev : Portraitiste « fantasyste »

Portrait de Mona Lisa par Victor MolevNé en Russie en 1955, Victor Molev a travaillé comme architecte et décorateur dans le théâtre avant de devenir un peintre et un graphiste dont les expositions – personnelles comme de groupe – se tinrent dans sa Russie natale mais aussi en Israël et en Europe. On peut trouver ses travaux dans de nombreuses collections privées, notamment aux États-Unis. Après avoir émigré en Israël en 1990, il s’est fixé en août 2006 à Richmond Hill, dans l’état d’Ontario au Canada.

Parmi divers styles de productions, Victor Molev s’est spécialisé dans des types de portraits assez particuliers. Pour tout dire, d’ailleurs, ses portraits n’en sont pas vraiment, sauf par le truchement d’une sorte d’illusion d’optique qui ne fonctionne que de loin : en se rapprochant, on peut constater que le sujet du tableau est en fait tout autre. Ce thème bien connu de la peinture rappelle un peu le surréalisme dans le sens où il révèle certaines associations d’ordre inconscientes, ou assimilées, de la part du peintre ; le portrait de Voltaire que peignit Salvador Dali dans un tel style reste d’ailleurs célèbre – même si Dali n’appartenait pas vraiment au courant surréaliste…

Molev, cependant, ne réalise pas que des portraits mais aussi des tableaux et des crayonnés, comme il se doit. Par contre, et c’est une particularité qui vaut de se voir mentionnée, surtout ici, son inspiration l’amène souvent sur les rives de l’imaginaire, et en particulier d’une sorte de fantasy aux assez nets accents médiévaux– d’où le titre de ce billet. Mais il présente aussi de nombreuses autres facettes dont je vous invite à en découvrir quelques-unes pas plus tard que tout de suite.

Tableau de l'artiste Victor Molev

Tableau de l'artiste Victor Molev

Tableau de l'artiste Victor Molev

Tableau de l'artiste Victor Molev

Tableau de l'artiste Victor Molev

Tableau de l'artiste Victor Molev

Tableau de l'artiste Victor Molev

Pour en voir plus : le site officiel de Victor Molev.

Ume Aoki au travail

"Autoportrait" d'Ume Aoki ^^La généralisation des tablettes graphiques dans l’univers de la création a permis aux artistes d’explorer des techniques d’illustration et de dessin que les outils traditionnels ne permettent pas toujours d’envisager, jusqu’à devenir un élément incontournable pour les professionnels. Ainsi, comme la plupart de leurs confrères, les mangakas l’ont-ils naturellement adopté.

La vidéo suivante montre l’artiste Ume Aoki à l’œuvre sur une tablette Cintiq 21UX de la société japonaise Wacom, leader mondial du domaine : cet appareil aux dimensions d’un écran d’un peu plus de 21 pouces permet de travailler comme sur un chevalet, en dessinant directement sur l’écran qui sert ainsi, et en quelque sorte, de feuille de papier – je vous calme tout de suite : il faut compter environ 2000 euros pour cette petite merveille qui représente un des pinacles du secteur…

Quant au logiciel, c’est bien entendu l’incontournable Corel Painter, lui aussi leader mais dans le domaine du software de dessin et pour lequel une tablette est indispensable afin d’en tirer toute la substantifique moelle : capable de reproduire toutes les formes de plumes, de brosses, de crayons et de feutres mais aussi de type de papier, Painter reste à ce jour l’ultime outil de dessin et de peinture sur ordinateur.

Depuis quelques temps, Wacom travaille avec des professionnels de tous les secteurs pour démontrer les capacités proprement ahurissantes de ses produits et vous n’aurez aucun mal à trouver d’autres vidéos de cette série « Drawing with Wacom » si le cœur vous en dit…

Sans plus de bla-bla, voici donc Ume Aoki au boulot :

Yoshikazu Yasuhiko au travail

Figurine au bêret basque représentant Yoshikazu YasuhikoNé en décembre 1947, Yoshikazu Yasuhiko abandonna ses études en 1967 et intégra le célèbre studio Mushi Production d’Osamu Tezuka en 1970, où il dessina notamment les chara designs de Nathalie et ses amis (1971), avant de rejoindre le studio Sunrise fondé en 1972 : c’est là qu’il obtint l’opportunité de travailler sur nombre de productions devenues depuis des classiques de l’anime.

Par exemple, il dessina le storyboard de Space Battleship Yamato (1974) puis créa les personnages de Yuusha Reideen (1975) et de Zambot 3 (1977), entre beaucoup d’autres. Mais c’est surtout son travail sur Mobile Suit Gundam (1979) qui lui permit d’atteindre la renommée – à son grand étonnement d’ailleurs car il n’a jamais eu une très haute opinion de cette production. Il a depuis dessiné l’ensemble des personnages de la franchise, tout en menant de front une carrière de mangaka : on lui doit en particulier les œuvres originales d’Arion (1979) ou de Venus Wars (1986) qui connurent chacune une adaptation en anime, réalisée par ses soins, respectivement en 1986 et 1989.

Outre son travail dans l’animation, dont une participation sur une adaptation du roman Croc-Blanc de Jack London et les réalisations du film Crusher Joe (1983) et de la série TV Giant Gorg (1984), il lui arriva aussi de faire des illustrations – comme pour les romans de science-fiction populaire plus tard adaptés sous forme de la série TV Dirty Pair (Dan & Danny, 1985). À partir de 1988, il se consacra presque exclusivement à sa carrière de mangaka – qui inclue des biographies de personnages historiques, tels que Jeanne d’Arc (1995) et Jesus (1997), ou encore Néron (1998) – mais continua néanmoins à travailler à l’occasion sur des animes ; ses derniers travaux marquants en date concernent Mobile Suit Gundam: The Origin, la troisième adaptation en manga de First Gundam, et les illustrations des romans originaux de Mobile Suit Gundam Unicorn qui connurent il y a peu une adaptation en OVA.

Mari comblé, vivant à Tokyo dans « une maison où il aimerait se trouver plus souvent » selon lui, il reste un homme humble et discret, ce qui est bien japonais. D’ailleurs, il se montre souvent surpris de recevoir une proposition à rejoindre un projet de production et il s’étend très peu sur ses divers rôles dans cette industrie.

La vidéo suivante a été produite par Marc Bernabé, auteur de Japanese in Mangaland, dans le cadre de sa série de vidéos Masters of Manga. Vous aurez l’occasion d’y voir en pleine action un auteur de grand talent qui n’a plus rien à prouver depuis longtemps…

Frank Frazetta (1928-2010)

"Death Dealer" : l'une des œuvres les plus représentatives de l'art de Frank FrazettaC’est avant-hier, lundi, que Frank Frazetta a fini par croiser le chemin du Death Dealer, qui reste à ce jour une de ses œuvres les plus célèbres et dont vous trouverez une reproduction ci-contre.

Né à Brooklyn en 1928, il intégra l’Académie des Beaux-Arts à 8 ans et perfectionna son art sous la tutelle de Michael Falanga qui, époustouflé par le talent de son élève, rêvait de l’envoyer étudier en Europe. Mais quand l’Académie ferma, c’est à l’âge de 16 ans à peine qu’il dut gagner sa vie. Ainsi, Frazetta commença à travailler dans l’industrie du comics, d’abord comme assistant de John Giunta sur la série Snowman, puis sur des titres de divers genres tels que westerns, fantasy, policiers… Le début des années 50 le vit produire pour des éditeurs comme EC Comics ou National Comics, entre autres, seul ou bien en duo avec d’autres créateurs parfois de renom – dont la série mythique Flash Gordon, en collaboration avec Dan Barry lui-même. Il eut aussi son propre comic strip, Johnny Comet, de 1952 à 1953.

Mais c’est en 1962 qu’il commença cette carrière d’illustrateur qui allait le rendre célèbre en le plaçant aux côtés des plus grands noms du domaine, tels que Frank Kelly Freas ou Virgil Finlay. Tout en dessinant pour des publications comme Playboy, il fit de nombreuses illustrations pour les comics Buck Rogers (1) et les magazines Creepy, Eerie et Vampirella, ou encore pour des séries de romans d’Edgar Rice Burroughs telles que Tarzan et John Carter ; mais c’est surtout son travail sur Conan le Barbare qui reste célèbre pour avoir redéfini la représentation du genre heroic fantasy, au point d’avoir eu une influence peu discutable sur des générations d’artistes suivantes. Autant de travaux où son immense talent prit toute sa mesure à travers une maîtrise époustouflante de la peinture dans les rendus de paysages et de personnages au sein de mondes et d’âges imaginaires…

Son net penchant pour les héros musclés et les dames aux formes suggestives fit de ses travaux les candidats tout désignés pour illustrer les couvertures d’albums d’heavy metal tels que Flirtin’ With Disaster de Molly Hatchet ou bien Expect No Mercy de Nazareth, ou encore Hard Attack de Dust. Il collabora aussi très activement au film Tygra, la Glace et le Feu de Ralph Bakshi, sorti en 1983, pour lequel il créa de nombreux personnages et échafauda la plus grande partie de l’histoire. Sa peinture Death Dealer, évoquée au début de ce billet, connut un grand succès et devint une icône très populaire chez son public, au point de voir son personnage lui-même romancé, et notamment dans le film Tygra… déjà cité.

Son recueil The Fantastic Art of Frank Frazetta, en cinq volumes, s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires dans le monde ; en novembre dernier, le magazine en ligne Wired annonça que sa couverture pour Conan le Conquérant, publiée par Lancer Books en 1967, fut vendue pour un million de dollars à un acquéreur anonyme, ce qui démontre bien que l’admiration suscitée par l’œuvre de Frazetta demeure intacte longtemps après que son auteur ait cessé de produire à un rythme soutenu – entre autres problèmes de santé, une thyroïde mal soignée mais surtout une série d’attaques cardiaques l’avait laissé très diminué.

C’est la dernière de ces attaques qui a emporté Frank Frazetta lundi matin, à l’hôpital de Fort Myers, en Floride : la crise s’était déclarée la veille en début de soirée alors qu’il rentrait d’un diner de Fête des Mères avec ses proches. Il laisse derrière lui une œuvre immense, qui enchante encore des millions de gens à travers le monde – des lecteurs de fantastique et de fantasy aux fans de comics et de BD en passant par les adeptes de jeux de rôle – mais qui inspira aussi d’innombrables créateurs – du cinéma et du jeu vidéo comme de la BD ou du rock.

(1) voir un spécimen sur le site Comics.org.

Iman Maleki

Jeune fille à la fenêtre, tableau d'Iman MalekiL’image qui illustre ce billet n’est pas une photo mais une peinture. Elle est l’œuvre d’Iman Maleki, actuellement considéré comme un des plus grands peintres au monde dans le domaine du réalisme.

Si cette branche particulière de la peinture vit le jour au milieu du XIXème siècle – notamment avec les travaux de Camille Corot, Gustave Courbet et Jean-François Millet, entre autres – il se vit concurrencé d’abord par l’impressionnisme puis par la photographie : une fois celle-ci inventée, il ne fut plus nécessaire de passer de longues heures à dépeindre la réalité dans sa plus grande exactitude puisqu’un simple appareil permettait de l’obtenir avec tous ses moindres détails en pressant un simple bouton. C’est ce qui mena petit à petit à l’Art Abstrait, qui demeure à ce jour la plus grande évolution de l’Art même si elle reste souvent peu prisée du grand public… Les hyperréalistes, de leur côté, tentèrent de dénoncer la froideur des photographies, selon eux tout à fait incapables de retranscrire les émotions qui font l’Art : à ma connaissance, ce débat n’a pas encore connu de conclusion satisfaisant les divers partis.

Pour sa part, Iman Maleki se contente de faire ce que tous les artistes sont supposés faire : créer, et laisser l’Histoire juger. Il est intéressant de noter que cet iranien a commencé à étudier la peinture à seulement 15 ans, car on oublie souvent que les grands maîtres d’antan, ceux de  la Renaissance ou avant, entamaient leur formation dans ce domaine à peu près à cet âge-là – et souvent même plus tôt – de sorte que la maîtrise de leur art était quasiment parfaite avant même d’avoir atteint la vingtaine…

De toute évidence, Maleki n’a rien à leur envier, ou si peu : la simple visite de son site web vous permettra d’en juger.


Entrer votre e-mail :