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Zone of the Enders: The 2nd Runner

Jaquette DVD de l'édition PAL du jeu vidéo Zone of the Enders: The 2nd RunnerAD 2174, sur Callisto, deux ans après l’attaque de la colonie Antilia par des forces inconnues. Dingo Egret, ancien pilote de BAHRAM qui a tourné le dos à la révolution, travaille à présent comme mineur. Mais quand il détecte des traces de métatron sous la glace, il trouve un orbital frame en guise de minerai, une machine à laquelle semble beaucoup s’intéresser une flotte de BAHRAM qui arrive au même moment et lance une attaque sur le site. Pour son salut et celui de ses camarades, Dingo doit grimper à bord de l’engin…

Souvent présenté comme l’opus le plus plébiscité de la série Zone of the Enders, et ce tant par le public que par la critique, Zone of the Enders: The 2nd Runner semble en fait souffrir d’un défaut hélas assez récurrent dans les domaines créatifs et en particulier quand il s’agit de séquelles, celui qu’illustre à la perfection le proverbe bien connu : « le mieux est l’ennemi du bien » ; encore que dans ce cas précis, on pourrait aussi résumer le problème par une autre expression tout autant célèbre mais bien plus brève : « trop, c’est trop » – ou toute autre locution équivalente. Ce manque principal du titre s’articule selon moi sur deux axes principaux, qui non seulement ne s’excluent pas l’un l’autre mais peuvent même se compléter parfois.

Screenshot du jeu vidéo Zone of the Enders: The 2nd RunnerLe premier de ces axes concerne les boss. Bien plus nombreux que dans le premier Zone of the Enders pour commencer, ils se montrent ensuite si coriaces que jouer à un autre niveau de difficulté que « facile » relève du pur masochisme, surtout pour ceux d’entre nous qui n’ont rien à prouver à se mesurer à des algorithmes, et pour finir leurs schémas d’attaque s’avèrent si complexes que le jeu lui-même doit vous aider à travers divers indices et conseils que vous fournit l’ordinateur de bord de votre engin au cours de ces combats – ce dernier point, d’ailleurs, souligne à lui seul toute la faiblesse du game design : si le joueur ne comprend pas ce qu’il doit faire, c’est qu’il y a certainement quelque chose qui ne va pas dans la conception…

Le second axe concerne le nombre d’ennemis à l’écran simultanément. Alors que le tout premier ZOE savait rester dans les limites du raisonnable, cette suite-là donne assez vite la nette impression de dépasser le stade du simple jeu de tir en vue objective pour se perdre dans celui du pur shoot them up, voire même le bullet hell : c’est bien simple, au bout d’un moment on ne comprend presque plus rien à ce qui se passe – inutile de préciser quelle difficulté on rencontre à tenter de savoir quelle erreur on a commise quand on perd… Et si les contrôles permettent de changer de cible, le nombre même de ces dernières empêche le plus souvent d’utiliser cette fonction puisque rien ne garantit qu’on ciblera celle qu’on souhaite si on change de celle en cours.

Screenshot du jeu vidéo Zone of the Enders: The 2nd RunnerQuant au plan narratif, les choses ne s’arrangent guère. Si le scénario se montre plus complexe, c’est juste au travers de circonvolutions narratives telles que coups de théâtre et autres retournements de situation typiques des feuilletons au lieu d’une réelle qualité de récit. Voilà pourquoi je parlais de scénario, c’est-à-dire d’une suite d’éléments narratifs dans un ordre cohérent, au lieu d’histoire, dans le sens littéraire qu’induit ce mot en désignant une narration dont l’auditoire sort grandi : si le premier ZOE montrait un jeune homme confronté aux horreurs de la guerre et obligé de se battre pour protéger ce qui lui est cher, soient des aspirations nobles, cet opus-ci, par contre, fait l’apologie de la vengeance et de l’assassinat.

D’ailleurs, et afin de poursuivre sur le plan des idées, faute d’un meilleur terme, on peut aussi évoquer la dérive de ce titre depuis la variante « real robot » du genre mecha bien reconnaissable dans le premier ZOE vers le sous-genre « super robot » du domaine dans cette suite, ce qui donne la nette impression d’un abâtardissement du concept initial de la série. Ceci prend la forme dans le jeu d’une augmentation progressive des capacités de l’appareil que pilote le joueur par l’acquisition de nouvelles armes toujours plus puissantes, mais au point que l’engin finit par devenir presque invulnérable ; assez vite, d’ailleurs, ces instruments se montrent si nombreux que les choisir dans le feu de l’action devient surtout une gêne supplémentaire…

Screenshot du jeu vidéo Zone of the Enders: The 2nd RunnerMais bien sûr, et malgré tout, ce ZOE2 présente aussi des qualités, avec en premier lieu des graphismes époustouflants qui semblent pousser la Playstation 2 dans ses derniers retranchements à travers notamment divers effets visuels souvent saisissants ; sur ce point, et en dépit de petits ralentissements ponctuels, cette suite se démarque clairement de l’original tout en en assurant la continuité sur le plan de la direction artistique. On apprécie également de pouvoir débloquer en cours de partie des missions supplémentaires en ramassant des items spécifiques – appelés EX Files et plus ou moins difficiles à trouver – qui deviennent accessibles en lançant un nouveau jeu à partir de la sauvegarde d’une partie terminée.

On peut aussi évoquer le déblocage de nouveaux appareils dans le mode d’affrontement entre deux joueurs dès le jeu fini, comme c’était déjà le cas dans le premier ZOE, mais aussi de nouvelles arènes dans lesquelles combattre avec vos amis : à moins d’avoir terminé au moins une partie, vous ne pourrez jouer qu’avec un seul type de mecha et sur une seule carte, ce qui s’avère bien sûr vite limité.

Si ZOE2 se fit attendre un certain temps, et bien qu’il se vit propulsé au rang de quasi classique peu après sa sortie, on peut voir qu’il reste en fait assez loin du compte : pour tous les défauts relevés ici, sans compter ceux que j’ai omis, il s’agit bel et bien d’un titre plutôt moyen.

À vous donc de voir s’il mérite votre temps et votre énergie…

Zone of the Enders: The 2nd Runner (Anubis: Zone of the Enders)
Konami, 2003
Playstation 2, env. 20 € (occasions seulement)

– le site officiel de Zone of the Enders: The 2nd Runner chez Konami (en)
Zone of the Enders: The Unofficial Site (en)
– d’autres avis : EuroGamer (en), Gamekult, JeuxVidéo.com, IGN (en)

Zone of the Enders: Dolores, i

Jaquette DVD du premier volume de l'édition américaine de la série TV Zone of the Enders: Dolores,iDix ans après l’incident Deimos qui déclencha la guerre entre la Terre et sa colonie Mars. James Links, un routard de l’espace bientôt quinquagénaire, désespère de voir sa vie de famille s’étioler : depuis le départ inexpliqué de sa femme, ses liens avec ses enfants s’effilochent et il noie son chagrin dans l’alcool… Un jour, un client anonyme lui confie une cargaison pour le moins inhabituelle : une orbital frame de pointe dotée d’une I.A. révolutionnaire nommée Dolorès mais aussi d’un sacré caractère !

Comme si le mystère n’était pas assez épais, l’inspecteur des douanes terriennes se fait assassiner par un de ses propres hommes à bord du vaisseau-cargo de James qui se retrouve ainsi accusé du meurtre… Commence alors une folle course-poursuite dans l’espace au cours de laquelle James tentera tant bien que mal de reconstruire sa famille tout en essayant de déjouer un plan machiavélique pour anéantir le fragile équilibre de la paix dans le Système Solaire.

Le moins qu’on puisse dire est que Zone of the Enders: Dolores, i fait dans l’original : rarement un mecha aura montré autant de personnalité que dans celui-là, et quelle personnalité !

Naïve et gaffeuse même si bien intentionnée, travailleuse et volontaire bien que parfois maladroite, gentille et attentionnée mais un poil coincée, Dolorès présente néanmoins comme principale qualité de détester se battre. Rien d’étonnant de la part d’une fille vous me direz mais lorsqu’on est un mecha de guerre, c’est déjà plus gênant… D’autant plus qu’une seconde personnalité habite son I.A., et celle-ci n’a absolument rien à voir avec la gentillesse de Dolorès, c’est même plutôt le contraire : quand son pilote se retrouve incapacité dans une situation d’urgence, elle devient une machine à tuer impossible à arrêter. Ainsi, le personnage de Dolorès acquiert une dimension tragique plutôt inattendue mais tout à fait bienvenue pour casser le stéréotype de la série de mecha bien shônen

L’originalité s’arrête là toutefois car le reste de la série se montre en fin de compte assez conventionnel, ce qui ne l’empêche pas de présenter de très bonnes idées concernant l’univers du récit. Car celui-ci ne va pas sans rappeler les romans scientifiquement possibles d’un Arthur C. Clarke (1917-2008) ou d’un Robert A. Heinlein (1907-1988) – c’est déjà pas mal… Les designs restent le plus souvent réalistes et crédibles, ce qui rajoute à l’aspect hard science (1) du récit, mais ils manquent parfois d’imagination ou d’originalité en dépit de quelques éléments succulents tels que l’Ascenseur Spatial qui jouera d’ailleurs un rôle crucial dans le dénouement de l’histoire – mais chut… Ajoutez à ça une bonne quantité d’humour souvent détonnant et vous avez là de quoi passer quelques excellents moments.

Sans être vraiment originaux, les personnages présentent des caractères plutôt bien trempés de sorte que les relations entre James et ses enfants ne vont pas sans rebondissements, ce qui permet ainsi de s’attacher à eux assez vite. Les « méchants » ne sont pas en reste à ce niveau-là non plus, surtout le chef de la police terrienne qui devient vite obsédé par l’arrestation de James Links qu’il va même jusqu’à surnommer John Carter – alias Le Guerrier de Mars dans le cycle de Mars d’Edgar Rice Burroughs (1875-1950) : pour dire comme cet anime connaît ses classiques. On a aussi le plaisir de revoir un personnage-clé de l’OVA préquelle, Zone of the Enders: Idolo (Tetsuya Watanabe ; 2001), que l’Incident Deimos n’a pas laissé tout à fait intact, à tous les niveaux… Pour cette raison, je conseille de voir la préquelle avant ZOE: Dolores, i même si les deux histoires restent dans les grandes lignes assez indépendantes.

L’action reste soutenue tout au long de l’histoire, souvent intense et assez bien servie par une animation de bonne qualité pour une série de 26 épisodes. Certains épisodes, toutefois, sont plus une question d’« ambiance » que d’aventure, ce qui permet de reprendre son souffle en explorant un peu plus la Planète Rouge et les mœurs de ses habitants… Un léger reproche sur le plan de l’action : la fin de la série manque un peu de « souffle » à mon avis et ne donne pas vraiment cette sensation de bataille épique qu’on trouve dans les ténors du genre mecha. Mais ce que la fin de ZOE: Dolores, i rate en spectaculaire, elle le gagne en psychologie et en émotion, d’une manière peut-être pas très originale mais en tous cas bien efficace !

Globalement, un anime vraiment sympa et drôle qui sait aussi se montrer spectaculaire tout en jouant avec intelligence sur la corde sensible mais sans trop en faire : quelques bonnes soirées en perspective, donc…

(1) terme désignant les récits de science-fiction aux bases techno-scientifiques très solides.

Note :

Selon la chronologie présentée sur Zone of the Enders: The Unofficial Site, les événements de cet anime se déroulent au même moment que ceux décrits dans le jeu vidéo original Zone of the Enders, pour la Playstation 2, qui lança la franchise éponyme en 2001.

Zone of the Enders: Dolores, i, Tetsuya Watanabe, 2001
ADV Films, 2002
26 épisodes, pas d’édition française à ce jour

– le site officiel de la série (jp)
Zone of the Enders: The Unofficial Site
– d’autres avis : MechArmor, The Circé Zone

Cette chronique fut à l’origine publiée sur le site Animeka

Zone of the Enders: The Fist of Mars

Jaquette de l'édition française du jeu vidéo Zone of the Enders: The Fist of MarsAD 2173. Trois ans ont passé depuis l’Incident Deimos et les tensions entre la Terre et les colons de l’espace vont grandissantes. Le jeune Cage Midwell travaille à bord du Bonaparte III, alors  en orbite autour de Mars, où il trouve une jeune fille, Myona Alderan, dans une des soutes du navire. S’y trouve aussi une orbital frame dont Cage n’a jamais vu la moindre trace dans les registres du bord…

À ce moment, un appareil inconnu attaque le vaisseau et Cage a tout juste le temps de fuir avec Myona à bord de l’orbital frame avant que le navire explose. Alors qu’il combat l’attaquant du Bonaparte, son engin se trouve pris dans le champ de gravité de la planète rouge où il s’écrase.

Quand il revient à lui, des militaires l’arrêtent avec Myona. Cage ne sait pas encore qu’il va bientôt prendre une part très active à la guerre qui se prépare entre Mars et la Terre…

Mecha vedette du jeu vidéo Zone of the Enders: The Fist of MarsL’adage populaire est bien connu : quand on aime, on ne compte pas. Quand on se passionne, par contre, on en veut toujours plus. Ainsi, les gamers se montrent-ils souvent friands de jeux vidéo car ceux-ci leur permettent de devenir les héros de leur propre aventure, et pas seulement parce qu’ils présentent un défi comme l’avance une certaine vision « élitiste » du domaine. Les mechaphiles n’échappent pas à cette règle et se consacrent à des jeux de mechas pour la possibilité qu’ils donnent de piloter une de ces machines, et de préférence dans un contexte proche de celui de ces animes qui mettent en scène de tels véhicules.

Screenshot du jeu vidéo Zone of the Enders: The Fist of MarsCe que Hideo Kojima a très bien compris, comme le démontrait déjà un an à peine plus tôt l’opus précédent de la série des Zone of the Enders, celui-là même qui lança la franchise et qui s’articulait lui aussi autour des principaux truismes du genre. Zone of the Enders: The Fist of Mars pousse cet aspect un peu plus loin et présente une structure narrative presque identique à celle d’un anime ; car il y a ici 26 « scènes » dont chacune équivaut à un épisode d’une série TV : ce titre permet donc, d’une certaine manière, d’incarner le héros de son propre anime – du moins jusqu’à un certain point, puisque le scénario global reste malgré tout invariable.

Screenshot du jeu vidéo Zone of the Enders: The Fist of MarsEt à ceci s’ajoute que ce récit ne fait pas dans le mièvre. À la manière des contes d’antan qui servaient à aider les enfants à se représenter le bien et le mal pour mieux grandir, il y a dans The Fist of Mars des situations souvent bien peu simples et où les divers personnages sauront montrer des facettes inattendues – à défaut de véritablement complexes. Aspect accentué par la présence d’une narration alternative suite à une bifurcation possible de l’intrigue aux environs du milieu du récit : cet autre scénario, d’ailleurs, se montre bien plus sombre et retors que le chemin principal – ce qui après tout s’inscrit bien dans la tradition d’une certaine branche du genre mecha.

Screenshot du jeu vidéo Zone of the Enders: The Fist of MarsPour le reste, le titre découpe chacune des 26 « scènes » en trois parties : dialogues, mission, et dialogues à nouveau. Il vaut d’ailleurs de signaler que ce jeu se montre parfois bien bavard, ce qui ravira ceux d’entre vous friands de relations abouties entre les personnages, alors que d’autres joueurs trouveront ces passages ennuyeux : sachez donc que vous pouvez les accélérer, voire même les sauter complétement si vous voulez ; à l’inverse, vous pouvez aussi effectuer des retours en arrière pour reprendre un passage peu clair. Entre les épisodes, l’accès au hangar permet d’équiper les mechas et de modifier leurs caractéristiques avec l’argent collectée durant les missions.

Screenshot du jeu vidéo Zone of the Enders: The Fist of MarsSur les mécaniques de jeu, par contre, ce spin-off se caractérise par un parti pris sans aucun rapport avec les autres titres de la série, car au lieu d’un jeu d’action c’est un TBS. S’il présente les mêmes caractéristiques que la plupart des titres de ce genre, The Fist of Mars se distingue néanmoins par un système inhabituel de résolution des affrontements : au lieu de laisser le jeu calculer les tirs en se basant sur des probabilités, on peut choisir un mode manuel qui permet de passer à une vue à la première personne où il est possible de viser son adversaire à l’aide d’une mire qu’on dirige avec les touches fléchées ; le frapper à un endroit bien précis permet de réaliser un coup critique.

Mecha tiré du jeu vidéo Zone of the Enders: The Fist of MarsLe même principe s’applique pour la défense, sauf qu’il s’agit là d’éviter que le réticule de visée de l’adversaire ne vous touche, cette fois en déplaçant votre mecha à l’écran avec les mêmes touches directionnelles. Vous pouvez bien sûr laisser le jeu déterminer le résultat de votre action défensive si vous préférez, mais plus vous progressez dans la partie et plus vos adversaires deviennent habiles, forcément, de sorte que vous en venez vite à gérer toutes les phases de vos combats en manuel : c’est plus sûr, même si certains d’entre vous regretteront peut-être que ça rend aussi le jeu un peu trop facile – encore que pas tant que ça non plus…

Sous ses airs tous publics, The Fist of Mars s’affirme en fait comme un titre original et bien pensé, tant pour son récit tout à fait dans la tradition du genre mecha que pour ses mécaniques de jeu à la fois originales et intuitives. Plus prosaïquement, c’est bien le digne héritier de ses deux illustres grand frères sur Playstation 2, quoique dans un genre tout à fait incomparable…

Zone of the Enders: The Fist of Mars (Zone of the Enders: 2173 Testament)
Konami, 2002
Game Boy Advance, env. 16 € (occasions seulement)

– le site officiel chez Konami
Zone of the Enders: The Unofficial Site

Zone of the Enders: Idolo

Jaquette DVD de l'édition européenne de l'OVA Zone of the Enders: IdoloAD 2167. Sur la planète Mars colonisée de longue date, une poignée de pilotes de mechas LEV à peine rentrés d’une mission d’entrainement se voit proposée une mission pour le moins particulière : devenir pilotes d’essai pour un tout nouveau type de mecha ; un appareil de type Orbital Frame, c’est-à-dire alimenté en énergie par une substance qu’on ne trouve que sur un des satellites de Jupiter : le metatron, dont on ignore les effets secondaires sur le métabolisme humain. Est-ce la gloire ou la folie qui les attend ?

En dépit de son illustre parenté, Zone Of the Enders : Idolo se montre assez laborieux, en fait à la limite du quelconque…

Le principal problème tient en ce que ce film reste bien trop court pour proposer des développements efficaces d’idées qui ne manquent pourtant pas d’intérêt à la base. Du coup l’intrigue semble précipitée, les effets de suspense bâclés, les personnages stéréotypés et leurs relations à peine ébauchées alors que l’ensemble donnait pourtant bien matière à un second épisode qui aurait permis de combler tous ces blancs en doublant la durée. Dommage…

Techniquement limite pour une OVA, Z.O.E. : Idolo, propose des scènes d’action intéressantes mais pas vraiment transcendantes non plus. Quelques bons moments néanmoins mais un final qui manque de souffle et où la réalisation ne permet pas au spectateur de s’attacher assez aux personnages pour se sentir vraiment concerné par leur sort. Encore dommage…

Si cet anime présente ce qu’il faut d’éléments d’exception dans son univers de départ pour sortir de l’ordinaire, il se contente sur le plan narratif de suivre les chemins battus comme c’est souvent le cas dans les adaptations de jeux vidéos qui en général ne brillent pas par leur originalité ni leur innovation. Toujours dommage…

Mais n’hésitez pas à le voir si vous êtes un fan du jeu vidéo original, car ce film propose des informations sur l’univers de la franchise Z.O.E en général et l’Incident Deimos en particulier – celui-là même qui fut à l’origine de la guerre d’indépendance entre Mars et la Terre.

Hormis pour ce détail d’ordre « chronologique », Idolo présente au final assez peu d’intérêt….

Notes :

Cet anime est une préquelle du jeu vidéo Zone of the Enders développé par Konami pour la Playstation 2.

Un second anime, par le même réalisateur et le même studio d’animation, Sunrise, sortit la même année que cette OVA sous forme d’une série TV de 26 épisodes : Zone of the Enders: Dolores, I.

Zone Of the Enders, Tetsuya Watanabe, 2001
ADV Films, 2002
55 minutes, pas d’édition française à ce jour

Cette chronique fut à l’origine publiée sur le site Animeka

Zone of the Enders

Jaquette DVD de l'édition PAL du jeu vidéo Zone of the EndersFin du XXIIème siècle. La colonisation du système solaire comprend Mars et Jupiter : sur une lune de celle-ci, Callisto, la découverte d’un minerai, le Métatron, a permis des progrès techniques foudroyants. Mais ces colonies subissent le joug des décideurs politiques de la Terre, qui imposent toujours plus de taxes et de réglementations aux colons, les Enders, ces « habitants du bout du monde » que les élites restées sur la planète-mère méprisent souvent ouvertement – alors les tensions montent.

En orbite autour de Jupiter, la colonie Antilia est soudain attaquée par des forces inconnues équipées d’Orbital Frames, des mechas mus au Metatron, et les colons se font peu à peu massacrer dans un chaos sanglant. Alors que le jeune Leo tente de fuir les zones urbaines en feu, il se retrouve acculé, à la merci des attaquants… Mais des tirs perdus lui ouvrent un passage à travers le mur d’un entrepôt, et quand il se glisse à l’intérieur c’est un Orbital Frame d’une conception de pointe qui s’offre à lui : une fois le garçon monté à bord, la machine lui dit s’appeler Jehuty…

Screenshot du jeu vidéo Zone of the EndersZone of the Enders a mis du temps à trouver sa place chez les gamers, peut-être parce qu’en tant que titre de lancement pour la Playstation 2 il se vit occulté par d’autres productions bien plus attendues que ce nouveau-venu (1). Mais depuis, cette licence a fait son chemin : peu de mechaphiles ignorent son existence, et parmi eux, ceux qui ne lui vouent pas au moins du respect restent très peu nombreux. Il faut dire que ZOE a tout pour plaire, ou du moins presque tout : des graphismes somptueux, un gameplay à la fluidité étonnante, une maniabilité à toute épreuve, une histoire poignante…

Bref, on n’est pas loin du chef-d’œuvre. D’ailleurs, un tel accomplissement se définit souvent par la juxtaposition d’éléments classiques en un tout cohérent et fidèle à ses inspirations mais original à la fois dans sa facture. Et c’est bien ce qu’on trouve dans ZOE sous de nombreux aspects.

Screenshot du jeu vidéo Zone of the EndersL’histoire pour commencer. Et son univers surtout : un futur raisonnablement proche, un système solaire partiellement colonisé par l’Humanité, un clivage social entre les colonies et les élites dirigeantes demeurées sur la Terre jusqu’à ce que les tensions explosent… Et puis son personnage principal : le jeune Leo, qui comme tous les colons subit le joug de la Terre mais, surtout, se retrouve bien malgré lui aux commandes d’un engin de guerre à la pointe de la technologie et dont il devra apprendre à se servir malgré sa répugnance pour le combat afin de protéger tous ceux qui lui sont cher… Cet ensemble rappelle bien sûr Mobile Suit Gundam, modèle du genre « mecha réaliste » par excellence depuis maintenant plus de 30 ans et qui engendra bien des émules.

La réalisation ensuite, sans failles. Aucun ralentissement. Jamais. Une prise en main immédiate, qui rend presque la partie tutoriel anecdotique – voire dispensable. Une aide in game omniprésente, avec un rappel des objectifs à accomplir dans le menu Pause – impossible de se perdre. Les décors et leurs éclairages, minimalistes mais somptueux, et, mis à part un léger effet d’aliasing très ponctuel, une immersion constante dans une direction artistique à l’identité forte, irréprochable. Des designs originaux, dessinés par les très talentueux Yoji Shinkawa et Toshio Noguchi, qui ont su donner à leurs créations une personnalité rare tout en retenant les éléments classiques – surtout pour les mecha designs d’ailleurs, à présent devenus la marque de fabrique de ZOE.

Screenshot du jeu vidéo Zone of the EndersLe gameplay, enfin, d’une fluidité et d’une fureur phénoménales : ZOE redéfinit presque le jeu vidéo de mechas. Notamment à travers un système de lock très bien pensé : automatique, il laisse néanmoins la possibilité d’alterner entre les différentes cibles par une simple pression sur un bouton, avec une sélection spontanée du mode de combat de mêlée dès qu’un adversaire se trouve à portée de corps-à-corps ; une fois locké, l’adversaire ne peut être perdu de vue. Et les Orbital Frames étant capables de vol, les combats deviennent ainsi tournoyants, aériens, presque gracieux, et nous libèrent de cette gravité « qui étouffe les habitants de l’espace » (2). Mais on peut aussi abandonner le combat avec un système de fuite, au cas où…

Difficile de trouver des défauts à ce ZOE, mais il y en a un, bien sûr : il est très court. Comptez une bonne demi-douzaine d’heures de jeu en mode normal, sans trop de Continue, et vous aurez débloqué le mode Versus (3) – histoire de voir ce que vous valez contre de vrais adversaire : vos potes  ;]

(1) ZOE était pourtant vendu avec une démo jouable de Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty, ce qui aurait dû attirer l’attention sur lui et garantir des ventes : la réception pour le moins tiède de la critique spécialisée est peut-être pour quelque chose dans ce succès modéré…

(2) le lecteur averti aura bien sûr reconnu un clin d’œil à Mobile Suit Gundam ^^

(3) si vous le terminez deux fois, d’ailleurs, et quel que soit le niveau de difficulté, vous obtiendrez deux mechas et deux arènes supplémentaires : ça vaut bien le coup d’y passer quelques heures de plus.

Notes :

Outre une séquelle, Zone of the Enders: The 2nd Runner, pour la Playsation 2 également, ZOE a connu aussi un spin off pour la Game Boy Advance intitulé Zone of the Enders: The Fist of Mars. Un ZOE 3 a été annoncé il y a peu par le producteur Hideo Kojima, mais sans aucune date de sortie prévue à ce jour.

Deux animes ont également été produits sous la licence ZOE, tous deux réalisés en 2001 par Tetsuya Watanabe pour le studio Sunrise : une OVA en un seul épisode, Zone of the Enders: Idolo et une série TV de 26 épisodes, Zone of the Enders: Dolores, I.

Zone of the Enders
Konami CE Japan, 2001 (version PAL)
Playstation 2, entre 5 et 15 € (occasions seulement)

– le site officiel chez Konami
Zone of the Enders: The Unofficial Site

MAHQ.net

Logo du site MAHQMAHQ – l’acronyme de Mecha and Anime HeadQuarters – a fait peau neuve il y a peu, ce qui est une belle occasion pour vous en parler.

Lancé il y a tout juste dix ans, quoique sous un nom assez différent à l’époque, ce site est vite devenu le point de rendez-vous de tous les mechaphiles occidentaux, et de beaucoup des autres aussi. Avec /m/ et quelques autres lieux de la toile axés autour du même thème, MAHQ rassemble ainsi une communauté de spécialistes – dont beaucoup sont très hautement qualifiés dans leur domaine – autour d’un forum à présent devenu légendaire sous le nom de MechaTalk.

Mais vous y trouverez surtout une encyclopédie en ligne, non seulement d’animes et de mangas de mechas mais aussi d’un nombre pas croyable d’engins présents dans les productions les plus représentatives du genre, avec toutes leurs caractéristiques techniques – fictives, bien entendu. Il y est également question de maquettes, car tout mechaphile sait bien quelle place de tels « jouets » tiennent dans cette culture pour le moins particulière – elles furent longtemps le seul moyen d’examiner en détail le fantastique travail de designers d’immense talent…

Ah, un dernier détail : vous remarquerez vite que ce site est anglophone, mais comme cette « version 2.0 » a été bien pensée elle inclut la fonctionnalité de traduction de Google, de sorte que vous pourrez ainsi parcourir MAHQ en français si vous le souhaitez.

En fait, vous n’avez plus aucune excuse maintenant…


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